La droite française est en situation de dépression avancée : elle déprime, broie du noir, passe ses journées à regarder Netflix et à scroller sur Twitter. Et comme toutes les personnes en dépression, elle refuse de sortir du lit même quand vous la tirez par le bras. Si vous lui dites de sortir, d’aller faire du sport et de se changer les idées, la réponse sera toujours la même : « Non, ça sert à rien. »
Et pourtant si, ça sert à quelque chose.
Il y a 2 semaines, j’expliquais pourquoi s’engager, c’est bénéfique pour soi-même.
Aujourd’hui, je compte vous expliquer en quoi c’est utile politiquement. Contrairement à ce que disent les aigris.
Déjà, il faut s’entendre sur ce qu’on appelle l’engagement. Il y a une multitude de façons de s’engager et donc une multitude de manières de faire la différence. Je vais me concentrer sur 3 types d’engagement : l’engagement activiste, l’engagement dans un parti et l’engagement associatif. Ce ne sont pas les seules façons de s’investir politiquement, mais ce sont celles que je connais le mieux et à propos desquelles je suis la plus à l’aise pour m’exprimer.
Pour chaque variante, je préciserai 4 éléments :
Comme ça, chacun d’entre vous pourra identifier rapidement quelle voie d’engagement vous correspondra le mieux.
L’activisme suit une recette bien connue : on se rassemble avec d’autres jeunes qui ont les mêmes idées, on se voit très régulièrement et on occupe la rue de façon régulière et visible, soit par des méthodes traditionnelles (collage d’affiches, distribution de tracts, organisation de réunions publiques) soit par des méthodes médiatiques plus spectaculaires (les fameuses actions ou happenings).
Traditionnellement, les organisations activistes agissent à l’échelle d’une ville, parfois à l’échelle d’une région. Lorsqu’elles ont atteint une taille suffisante, les organisations activistes peuvent également agir au niveau national ; mais même dans ce cas précis, la vie politique quotidienne se fait avec les militants de sa ville.
Les groupes activistes, lorsqu’ils sont bien gérés, promettent une implication vraiment intensive et quotidienne. On se voit entre militants pour la politique, mais aussi pour les activités de cohésion, comme le sport (le plus souvent la boxe) ou les soirées.
C’est souvent là que les liens entre les militants sont les plus forts : les camarades deviennent des amis proches. C’est notamment dû au degré d’implication fort qui est demandé aux militants. À force de se voir régulièrement et de vivre des choses intenses, on se rapproche très facilement.
L’impact politique du groupe activiste dépend essentiellement de 2 facteurs : le nombre de militants (rapporté à la taille de la ville) et le contexte local de l’endroit où l’on s’implante.
40 militants actifs dans une ville petite ou moyenne peu remplacée et peu gangrenée par l’extrême gauche peuvent avoir un impact très fort, par exemple en organisant des manifestations ou en se greffant à des mouvements sociaux compatibles (Gilets jaunes ou plus récemment à Callac) pour en prendre la tête.
Dans une ville plus grande, surtout si elle est étudiante, on peut ouvrir un local de type bar associatif, qui permet de faire graviter la jeunesse de droite autour d’un point pour solidifier l’implantation et animer une vie culturelle.
Et dans tous les cas, on peut mener des actions spectaculaires (happenings) pour alerter l’opinion publique sur un sujet et ainsi faire pression sur les pouvoirs locaux. Ce qui sert également à recruter jusqu’à atteindre une taille critique.
On peut inclure dans les organisations activistes un syndicat étudiant comme La Cocarde Etudiante : bien que son but soit d’influencer la vie politique sur les campus spécifiquement, son fonctionnement est proche d’un groupe activiste.
Profil-type – Étudiant ou jeune travailleur, moins de 26 ans (en général), goût de l’aventure, volonté de rejoindre une bande soudée.
Degré d’implication – Fort. Au moins 1 fois par semaine, souvent beaucoup plus. Être prêt à prendre des risques (altercations, garde à vue).
Modes d’action – Classique + happenings.
Impact politique – Faire plier les pouvoirs locaux sur des sujets précis, créer un terreau de sociabilité pour la jeunesse de droite locale.
Quand il s’agit d’intégrer un parti, 2 questions se posent immédiatement : quel parti est le plus proche de mes idées et lequel serait le plus efficace pour les faire avancer ? Autrement dit, il faut sélectionner selon un critère de compatibilité et un critère d’efficacité.
L’engagement dans un parti est globalement moins aventureux que dans un groupe activiste, mais c’est également moins risqué. Bien entendu, quand il faut aller coller des affiches de Marine ou de Zemmour dans des quartiers chauds, il faut tout de même être capable d’assumer face aux Autres. Mais c’est un cas de figure qui est plus épisodique.
Cette image moins sulfureuse du parti politique comparé au groupe militant de rue possède un autre avantage : elle permet d’aller plus au contact de la population (monsieur Tout-le-monde) et de se tenir au plus près des attentes des Français.
Le degré d’implication attendue dépend intégralement de vous : si vous avez de l’ambition, votre calendrier personnel doit s’accorder de façon intégrale à celui du parti. Mais si vous souhaitez simplement participer à la vie politique locale en fonction de vos disponibilités, c’est tout aussi envisageable. Dans tous les cas, les temps forts du militant sont ceux du calendrier électoral (présidentielles, législatives, européennes, municipales, etc.).
Il est à noter qu’un parti politique est une structure qui regroupe des dizaines (voire des centaines) de milliers d’adhérents dans le pays. Par conséquent, l’organisation est pyramidale et plus rigide que dans les autres types de structure.
Un militant impliqué et efficace dans un parti peut rapidement devenir cadre et solidifier un ancrage local, qui permet par la suite de créer de véritables baronnies locales. C’est comme ça que le PS, parti fantôme depuis 2017, arrive à survivre.
Ceux qui voudraient rejoindre une structure partisane à l’influence nationale mais fréquenter essentiellement des jeunes pourront se tourner vers le mouvement jeunes d’un parti, comme Génération Z pour Reconquête !.
Profil-type – Pas de profil sociologique particulier. Mais capacité à s’intégrer dans une organisation hiérarchisée et très structurée.
Degré d’implication – Variable en fonction de vos souhaits et du moment de l’année.
Modes d’action – Classique + meetings + mobilisation dans les bureaux de vote lors des élections.
Impact politique – Faire plier les pouvoirs locaux quand on est dans l’opposition, favoriser l’agenda du parti quand on est au pouvoir. Accès à une tribune médiatique importante au moment des élections grâce à l’appareil du parti.
Le monde associatif est extrêmement vaste. En France, on compte environ 1,3 millions d'associations.
Bien entendu, dans le domaine politique ou métapolitique, ce nombre se réduit fortement.
Pour autant, l’offre existe bel et bien dans le domaine des solidarités compatibles avec nos valeurs. Certaines de ces associations sont importantes et ont acquis une crédibilité indiscutable. Dans le domaine humanitaire international, on peut penser à SOS Chrétiens d’Orient. Et pour la solidarité en France, le travail d’Excellence Ruralités est irréprochable.
La particularité du domaine associatif, c’est que l’on s’engage pour un combat très spécifique et pas pour un “pack”, comme c’est par exemple le cas dans un parti politique, qui prétend apporter des changements dans des domaines aussi variés que l’économie, l’immigration, la diplomatie, etc.
Le milieu associatif donne la possibilité de travailler comme salarié, ce qui peut être une perspective intéressante pour ceux qui souhaitent combiner leur subsistance avec la défense de leurs valeurs.
Il est très difficile de donner une estimation générale précise de l’engagement dans une association : les activités précises et le type de culture au sein de l’organisation sont très variables en fonction des combats menés et de la localisation. Cependant, dans les structures associatives, il est attendu une implication forte. C’est assez logique : après tout, on intègre une association pour œuvrer concrètement et jour après jour à fournir un travail.
L’impact politique du milieu associatif peut être particulièrement fort. Pour s’en convaincre, il suffit de regarder à gauche. Vous n’avez probablement jamais entendu parler de la CIMADE ou du GISTI.
Et pourtant, ces 2 associations sont responsables de changements législatifs majeurs dans le droit des étrangers en France depuis près de 50 ans.
Par leur travail patient d’influence, de réseautage et de pression, couronnés par des batailles juridiques cruciales, ils sont devenus des acteurs de premier plan de la conflagration multiculturelle actuelle. On rêve de la même chose dans notre camp !
Profil-type – Avoir du temps libre à investir. Être sincèrement motivé par une cause très précise qui demandera des efforts sur le long terme.
Degré d’implication – Fort dans tous les cas, avec des particularités selon l’association (accepter de partir au Moyen-Orient pour les chrétiens d’Orient).
Modes d’action – Travail caritatif régulier, travail administratif + communication et lobbying (pour les plus grosses assos).
Impact politique – Améliorer la vie de ceux qu’on aide de façon quotidienne, monter des projets de solidarité durables, capacité à influer les décideurs politiques sur votre domaine d’action.
Toutes ces façons de s’engager ont un point commun : elles vous apprennent à vivre pour un idéal, ce qui n’est pas un slogan. Au contraire, c’est très concret.
En fait, l’impact de l’engagement sur le réel se fait à deux niveaux : au niveau immédiat, dans l’action réalisée (happening, élections, réalisation de projets) mais aussi à plus long terme. Quand on est engagé, surtout dans sa jeunesse, cela donne une boussole qui reste pour toute la vie.
On forge ses convictions dans l’action : parce qu’on a sacrifié du temps et de l’énergie (parfois plus) pour des idées, on sait, de façon indiscutable, qu’on y croit vraiment. Et lorsque le jour vient de passer à autre chose (par exemple de laisser l’activisme de rue derrière soi et de se concentrer sur sa carrière), on conserve une loyauté pour une cause que l’on peut alors soutenir d’une autre manière (dons, relais médiatique, opportunités professionnelles pour des militants, etc.).
Petit à petit, on transmet la flamme, on prépare le terrain jusqu’au jour où surgit le moment décisif. Et ça, c’est le terreau de toutes les révolutions.