« Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir. » Tout le monde connaît cet adage populaire. Ce que mon expérience de militante m’a appris, c’est qu’en politique, on peut très bien dire l’inverse : « Tant qu’il y a de l’espoir, il y a de la vie. »
Ça peut paraître surprenant voire naïf, mais je suis persuadée que l’espoir en politique est une nécessité indépassable : on ne peut pas gagner si on ne croit pas soi-même à la victoire. Jamais la victoire n’a couronné ceux qui n’avaient pas une foi dans le triomphe de leurs idées. Je crois au pouvoir de l’optimisme : cultiver une vision positive (mais réaliste) de l’avenir est une méthode cruciale pour mobiliser les forces de la reconquête. Autrement dit, je garde espoir parce que c’est une ressource capitale du combat politique, au même titre que l’image que l’on renvoie, la motivation ou une vision idéologique juste. Tous ces ingrédients ne servent à rien s’ils ne sont pas cimentés dans l’espoir.
C’est comme avant un match d’un quelconque sport collectif : on se tient ensemble, on s’encourage, on crie ensemble. Tous ces rituels servent à renforcer le moral. C’est une prophétie auto-réalisatrice : on part du principe qu’on va gagner. Sinon, sous le poids du doute, on s’écroule sous la pression. Il ne faut pas pour autant se transformer en pom-pom girl et passer son temps à tout célébrer sans prendre le temps de la réflexion. Mais il faut donner sa chance à l’avenir si on veut qu’il nous sourie.
Au contraire, je n’aime pas agir avec mauvaise volonté : autant ne pas faire les choses que de les faire en traînant des pieds. L’optimisme que je m’efforce de cultiver jour après jour n’est pas un optimisme béat, qui croit naïvement que tout ira mieux dans le meilleur des mondes et qu’il faut se reposer. Si c’était le cas, je n’aurais jamais fait le choix de militer puis de faire des vidéos YouTube dans lesquelle j’invite les gens à combattre le système actuel, quitte à me faire copieusement insulter ! Je suis, comme mon guide politique Guillaume Faye, « réalitaire et acceptante », persuadée que les choses iront bien pire avant d’aller beaucoup mieux.
Je ne suis pas capable d’affirmer de façon exacte à quoi ressemblera le futur, mais j’ai une foi inaltérable dans notre victoire. Je ne souhaite pas simplement que l’on gagne. Je sais que l’on gagnera. C’est une conviction profonde et profondément ancrée chez moi. Mon expérience de militante puis de vidéaste me l’a démontré : cultiver l’espoir a des résultas positifs concrets dans le combat politique et culturel.
On peut en citer 3.
Déjà, la culture de l’espoir permet de rassembler les personnes de qualité et de les ramener dans notre famille de pensée : si l’on renvoie une image défaitiste, pessimiste et résignée, on attirera les profils similaires et on repoussera tous les autres. En politique, qui se ressemble s’assemble. Qui a envie de s’engager aux côtés de gens tristes, taciturnes et qui n’y croient même pas ? Pas grand-monde !
De deux, l’optimisme permet de toujours se rattacher au réel. Ça peut sembler étrange : on entend souvent dire que les optimistes sont bercés d’illusions. Mon parcours militant m’a, au contraire, montré que c’est l’inverse qui est vrai : trop souvent, dans les rangs de la droite, le défaitisme constitue un refuge, un échappatoire au monde réel. J’ai très souvent entendu ce genre de discours : « Tout est perdu, mais nous, on se bat pour conserver le flambeau, pour témoigner que nous avons été le dernier carré. » Du coup, cette posture permet de justifier l’inaction, ou des croyances idéologiques irréalistes ou dépassées. Au contraire, je ne me suis jamais considérée comme faisant partie du dernier carré, mais comme faisant partie de la première ligne.
Enfin, il y a de vraies raisons d’espérer, et pas seulement dans le domaine des victoires électorales dans d’autres pays européens. Chaque jour, le niveau de gravité de la crise augmente : il n’y a qu’à voir la rubrique « Faits divers » pour s’en rendre compte. Mais parallèlement, chaque exaction de la part de nos ennemis participe à réveiller d’autres Européens et à forger la résolution de ceux qui savent déjà. On me répondra sûrement que seule une minorité prend conscience de la crise démographique et identitaire de notre civilisation. C’est vrai ! Mais ce sont les minorités actives qui font l’Histoire. Celles qui se tiennent au plus près du combat, dans l’œil du cyclone.
Ma philosophie : « La où croît le péril…croît aussi ce qui sauve. » Friedrich Hölderlin (1770-1843)
Après tout, la France et l’Europe se sont relevées de périodes apocalyptiques apparemment gravées dans le marbre. Les invasions, les guerres, la Peste noire, les famines. Notre civilisation a tout subi, elle s’est à chaque fois relevée, renforcée par l’adversité. Aujourd’hui, c’est pareil : quand bien même la crise démographique à laquelle l’Europe fait face est sans égale dans notre mémoire, tous les exemples historiques que j’ai cités juste avant, eux aussi, ressemblaient à la fin du monde pour nos ancêtres. Et pourtant, comme à chaque fois, l’Europe s’est relevée. Je suis sûre qu’aujourd’hui, ce défi qui peut nous sembler indépassable figurera dans les livres d’histoire des siècles prochains comme une période difficile, mais au cours de laquelle les Européens ont prouvé leur gloire au monde entier, comme étant d’autres fois par le passé.
Il y a une autre raison de ne pas perdre espoir : cette qualité sert de boussole dans les périodes les plus confuses. Elle nous rappelle de toujours essayer de manœuvrer pour sortir de la tempête, même quand tout semble perdu.
Sam, dans Le Seigneur des Anneaux, l’avait parfaitement compris : « Il y a du bon en ce monde… Il faut se battre pour cela. »
Encore plus que les autres membres de la communauté de l’Anneau, il possédait LA qualité nécessaire pour vaincre le Mal : la détermination sans faille qu’à la fin, c’est le Bien qui triomphera.
Comme lui, je m’efforce de garder espoir, quoi qu’il arrive : lorsqu’un candidat identitaire est élu dans un pays d’Europe, comme Giorgia Meloni en Italie (dont j'ai parlé récemment sur ma chaîne) je m’en réjouis évidemment. Idem pour la récente victoire des Démocrates Suédois, le parti patriote local. Et lorsque notre famille politique traverse une période difficile (par exemple les 7 % de Zemmour à la présidentielle), je relativise et je me dis que la route vers la victoire sera de toute façon semée d’embûches.
Ce qui est certain, c’est que le système, année après année, donne des signes d’affaiblissement : les Gilets Jaunes, le RN au second tour, le mouvement antipass sont autant de symptômes d’un ras-le-bol général. Et l’avenir proche va clairement confirmer cette tendance : depuis que les élections législatives suivent la présidentielle, c’est la première fois qu’un président de la République n’arrive pas à obtenir une majorité au Parlement. La Cinquième République, bâtie pour être le régime le plus stable que la France ait connu depuis la Révolution, commence à vaciller… Et c’est sans compter sur la guerre en Ukraine, l’inflation galopante, la raréfaction énergétique et l’ensauvagement incessant du pays.
Cependant, il ne faudrait se contenter d’attendre que le système ne s’effondre pour cueillir les fruits du changement. Avant de savourer la révolution identitaire, il faut la préparer en s’attelant aux petites victoires : convaincre, organiser, résister, sauver ce qui doit l’être. La renaissance de notre civilisation n’adviendra que lorsque la petite boule de neige du combat quotidien se sera transformée en avalanche que rien ne pourra arrêter.
Ce jour-là, nos ennemis auront le droit d’avoir peur, car ils sauront que leur époque sera révolue.
Soit on gagne, soit on apprend. Une chose est sûre – tôt ou tard, notre jour viendra.